STATIONNEMENT PAYANT

STATIONNEMENT PAYANT

À partir du 02/05/2023, le stationnement dans le quartier de la Barrière du Médoc devient payant. En attendant de voir si ces nouvelles modalités tiennent leurs promesses en matière de disponibilité des places, le coût n’est pas anodin pour tous et certaines pistes d’amélioration pourraient être étudiées.

Un vrai coût pour les petits revenus

Voilà, nous y sommes. La zone bleue cède la place. 144 € l’abonnement annuel. Personnellement, cette somme représente 3 % de mes revenus 2022. En effet, à la Barrière du Médoc, il y a des foyers aux revenus élevés, voire très élevés, mais aussi des foyers aux revenus modestes, voire très modestes. 3 %, c’est énorme.

J’ai connu ce quartier en stationnement gratuit, puis assorti de zones bleues. Cette idée me semblait plutôt bonne pour remédier à la difficulté de se garer, y compris pour les riverains. La mairie a décidé qu’elle ne l’était pas. Et en effet, ça n’a pas vraiment résolu le problème initial. En revanche, ce qui m’ennuie, c’est que je n’ai jamais vu d’agents de police faire respecter la zone bleue. Pourtant, des voitures sans disque de stationnement ni carte de résident, il y en avait. Tous les jours. N’aurait-il pas été pertinent de systématiser les contrôles de la zone bleue pour lui laisser une chance ? Pour permettre aussi aux foyers plus modestes de ne pas avoir à faire cette dépense ? Au risque de m’avancer, je pense que les contrôles seront désormais bien plus fréquents, car plus automatisés. Dans un contexte économique aussi tendu, l’étau se resserre considérablement pour certains.

Le tarif d’une grande partie des prestations et activités municipales est indexé sur le revenu. Ne serait-il pas possible de procéder de la même manière pour le coût du stationnement ?

Garages inutilisés et sorties de garages

J’ai souvent entendu : « Mais les gens qui ont des garages ne les utilisent pas comme garages ». J’ai un garage. Je ne l’utilise pas, car JE NE PEUX PAS l’utiliser. En effet, au moment de la construction de mon logement, ce garage a été conçu pour des modèles de voitures plus petits et moins larges que ceux d’aujourd’hui. Et si je devais faire des travaux d’agrandissement du garage, il faudrait également en changer la porte, l’automatiser, changer le portail, l’automatiser. Je n’ai pas les moyens. Alors si la mairie du Bouscat a une piste pour obtenir des aides pour ce type de travaux, je suis preneuse. Mais j’y pense… et si, à terme, une partie des revenus générés par le stationnement payant était mobilisée pour participer à un dispositif d’aide, sous conditions, à la rénovation des garages inutilisables ?

Dans ses communications, la mairie souligne qu’il n’est désormais plus toléré que les habitants se garent devant leur propre sortie de garage, sur les fameuses croix jaunes. Mais pourquoi ? Bien évidemment, cette pratique ne doit pas gêner la circulation ni la sortie des véhicules d’en face, mais toutes ces voitures vont venir s’ajouter à celles qui trouvent déjà difficilement une place. Sans parler de la perspective, plus lointaine, des véhicules supplémentaires qu’amènera le projet de l’îlot Peugeot. Ne pourrait-on pas revenir à la pratique du numéro d’immatriculation inscrit sur la porte du garage ? Cette décision m’échappe, comme elle doit échapper aux habitants concernés. J’ose deux hypothèses : le manque à gagner ou l’égalité devant le paiement du stationnement. L’égalité a déjà du plomb dans l’aile au niveau du coût financier (voir plus haut), mais aussi des conséquences selon les contraintes de chacun (voir plus bas). Reste le manque à gagner. Ou peut-être y a-t-il une autre raison, qui mériterait d’être expliquée aux riverains.

L’heure gratuite et le Pass 52

La première heure de stationnement est gratuite et le Pass 52 offre la possibilité d’attribuer 4 jours par mois (pour un abonnement mensuel) à un autre véhicule de son choix.

30 minutes de plus pour faire une différence

Je pense aux professionnels qui se déplacent à domicile : assistants aux personnes âgées ou handicapées, femmes de ménage, professeurs particuliers, etc. Ces prestations durent au minimum une heure et ces professions ne font pas partie des mieux rémunérées. Quelle solution pour ces personnes qui doivent payer leur stationnement sur leurs heures de travail ? Les transports en commun, le vélo, les 2 roues… certes, mais ces modes de transport ne sont pas accessibles à tous ni utilisables par tous. Et les transports en commun, aussi développés et pratiques soient-ils, sont trop chronophages pour rentabiliser de telles activités, dont la nature nécessite de nombreux déplacements. Un abonnement professionnel est difficilement envisageable vu le rapport coût/temps passé sur place et le nombre d’abonnements à souscrire selon l’emplacement des clients/employeurs. Un petit effort de 30 minutes gratuites serait déjà un mieux. Le disque donne 1h30 de stationnement gratuit en zone bleue.

Un Pass 52 à améliorer

Quant au Pass 52, il répond à un problème et son existence est appréciable, mais lui aussi a ses limites. 4 jours par mois pour un abonnement mensuel et 4,33 pour l’abonnement annuel (52 par an). Le bonus pour un abonnement annuel est donc tout relatif. Dans un cas comme dans l’autre, c’est peu. Notamment pour les visites familiales et d’autant plus pour celles qui visent à aider un parent ou garder des enfants. Sans oublier que si vous activez une journée, vous ne disposez pas de 24h glissantes. Si vous la déclenchez à 13h, elle n’est valable que jusqu’à 18h le jour même et non jusqu’à 13h le lendemain. Soit 1 crédit d’une journée pour 5h de stationnement réel. L’idée est bonne, mais la réalisation peu généreuse. Je m’interroge également sur les solutions qui s’offrent aux personnes qui ont 2 véhicules, surtout quand ce n’est pas par convenance personnelle, mais par nécessité professionnelle ou autre.

Une vraie zone bleue, respectée et contrôlée, aurait tout de même pu être expérimentée. Au pire, ça ne fonctionnait pas, mais cette tentative aurait donné plus de temps à la municipalité pour peaufiner le dispositif de stationnement payant. L’objectif, du moins celui affiché, était de fluidifier et faciliter le stationnement, alors il semblerait cohérent de l’adapter autant que possible aux réalités de la vie des riverains. Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Quoi qu’il en soit, n’oubliez pas de demander votre droit de stationnement, car sans ce droit, vous ne pourrez pas souscrire l’abonnement (détails de la marche à suivre : page 8 du guide dont le lien figure à la fin de cet article). Le service est surchargé dans cette dernière ligne droite, mais très efficace. Personnellement, mon droit a été validé, mais je ne peux pas souscrire l’abonnement. Le droit étant ouvert au 02/05/2023, je suppose que la souscription ne peut pas être antérieure. Alors rendez-vous le jour J. À suivre…

[MàJ] Lors de la souscription, il faut régler la date indiquée (celle du jour) sur la date de début de l’abonnement. Elle ne peut pas être antérieure au début du droit de stationnement accordé.

Pour toutes les informations utiles sur le stationnement au Bouscat : https://www.bouscat.fr/fileadmin/user_upload/fichiers/VILLE_DURABLE/V2_Programme_stationnement-2630.pd

Pour plus de détails sur le stationnement payant et le Pass 52 : https://www.bouscat.fr/ville-durable/deplacements/stationnement/723-stationnement-payant.html

2 thoughts on “STATIONNEMENT PAYANT

  1. En effet, merci pour cet article pertinent et utile pour le guide.
    Le Bouscat a bien changé en 10 ans… et ce droit au stationnement va diminuer ma possibilité de dépenser plus chez les commerçants du quartier, obliger la femme de ménage à venir en tram avec son équipement… Obliger la prof de chant à faire de la marche à pied pour se garer dans la zone encore non payante !
    Je me suis installée il y a 14 ans. À l’époque, je quittais Paris, heureuse de me retrouver dans une ville à taille humaine, où les gens étaient détendus. Nous pouvions circuler plus facilement, nous pouvions tourner à gauche et à droite en sortant de notre rue (les sens uniques ont des conséquences ubuesques sur notre rue), personne ne prenait les sens interdits, les oiseaux chantaient sans se caler sur les ding ding du tram ! Nous sommes à une époque écolo, on doit rouler à vélo et prendre le train, mais si on laisse notre voiture trop longtemps garée, on risque une prune ! Bien sûr et bien mûre. Les vacances s’annoncent rentables ! Une évolution tout à fait logique du monde urbain. J’ai bien réfléchi à des modes de transport alternatifs. Si la mairie pouvait m’offrir en contrepartie un petit garage pour mon vélo (électrique), ma trottinette (électrique), mon triporteur… car tout ça ne rentrera pas dans ma maison ! Hélas, je travaille à 20km de chez moi… ils ne me seraient donc d’aucune utilité. L’écologie est une noble cause, mais aussi une affaire d’équilibre. Fournir des efforts, oui, mais la vie commence à être très compliquée.

  2. Excellent article… je ne peux que m’interroger sur l’application de ce dispositif ds une commune ou je marche sur la chaussée pour contourner les Austin mini et les 4×4 judicieusement gares sur les trottoirs… au vu de la tolérance de la mairie et de la privatisation de certaines voies de circulation par des parents soucieux de se garer au plus prêt de l’école de leurs petites têtes blondes , je salue l’initiative de la mairie : instaurer la gratuité du stationnement sur les trottoirs…

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